A propos d'un sermon de l'abbé Billecocq (FSSPX) à Saint-Nicolas du Chardonnet

Vidéo et commentaire ci-dessous !

 

1° Il me rajeunit de 50 ans.

L'abbé Bonneterre, alors Supérieur à Albano, avait écrit dans un article de Fideliter : La Vérité est dans un juste milieu.

Je l'avais repris : Non, M. l'abbé. La Vérité est ou n'est pas et c'est la Vertu qui est dans un juste milieu.

 

D'autre part, ils en sont toujours restés au problème du Pape.

Ils n'ont toujours pas compris que ces Papes depuis Jean XXIII, ne sont pas catholiques

et qu'ils sont les Papes Conciliaires d'une nouvelle église, la secte conciliaire.

Ils ne voient pas que fidèles à un bon catéchisme, enseignant la Foi de toujours, on se doit, pour faire son salut éternel,

rejeter toutes ces nouveautés qui ne sont que des hérésies et donc n'avoir aucun contact avec cette Rome.

Il nous a fallu du temps (plus ou moins) pour le comprendre, mais en 2020 c'est inadmissible.

On ne peut être doubles !

 

2° Voici deux avis qui me semblent très justes

 

A) LHR,

 

Vous m’avez demandé mon point de vue. Je vous le donne modestement.

 

(Petite remarque en passant : J’ai toujours pensé que les éléments d’organisation, de logistique de tracts, d’horaire de Messe, etc., n’ont pas leur place avant le sermon au milieu de la célébration liturgique. Ce sont des préoccupations purement matérielles et naturelles, au milieu de la célébration du plus grand mystère surnaturel.)

 

« Association saint Thomas d’Aquin », « à l’école de saint Thomas d’Aquin », ça fait sourire. C’est comme si un protestant utilisait les encycliques papales pour une « formation doctrinale ». Le jour où ils nous parlerons des autres saints : Ste Thérèse d’Avilla, saint François de Sales, les Pères du désert, Saint Cyprien, etc,… pour nous montrer la diversité des âmes, la variété des caractères, les différents parcours de vie, pour mieux souligner la même intolérance doctrinale, l’unité de foi malgré les siècles d’intervalle, le souci constant de son salut et du prochain, l’envie du martyre, ce jour-là la FSSPX sera sauvée.

 

Jusqu’à 4 min 40. Rien à dire.

 

« Pierre n’est pape que par rapport à la Foi. » « Ce qui définit la papauté c’est la défense de la foi, la promulgation de la foi et l’extension de la foi ». Je pense qu’il élimine l’indéfectibilité. Ce premier des deux dons n’est pas tourné vers l’autre. De plus, je pense que ce n’est pas une définition. La papauté est la primauté, c’est la juridiction, c’est la puissance, il est la tête, il est Chef ! avec trois pouvoirs : gouvernement, foi, et sacrements. Nulle créature n’est plus importante au monde que lui. Il est le seul homme sans qui rien n’est possible, et auquel toute créature doit se soumettre. De plus, la papauté n’est pas tournée vers les hommes mais vers Dieu. Il est la source pure à laquelle on doit tous s’abreuver, puisque le Saint-Esprit agit à travers lui en le protégeant de la possibilité même d’égarement. L’autorité du Pape est la même que celle de Jésus.

« L’autorité du Pape est au service de la Foi, et non pas l’inverse. Ce n’est pas la foi qui est au service du Pape. » On joue sur les mots. La liberté de faire le mal n’est pas la liberté mais la licence ; de même, l’autorité contraire à la foi, n’est pas une autorité, c’est une tyrannie. Quand saint Paul nous oblige à nous soumettre à toute autorité comme venant de Dieu même. Il ne nous oblige pas à nous soumettre à des hérétiques fussent-ils père de famille, évêques, ou pape (ce qui n’est pas possible).

« C’est parce que st Pierre pose l’acte de foi qu’il est pape, et ce n’est pas parce qu’il est pape, qu’il pose la foi. » « C’est le pape qui est au service de la foi, et non pas la foi qui est au service du pape. » On joue sur les mots. Il me semble que l’abbé se trompe. Ce n’est pas parce que st Pierre pose l’acte de foi qu’il est pape, car d’autres apôtres avaient très certainement aussi la foi — je pense particulièrement à st Jean —, mais c’est parce que Dieu le Père l’a choisi. Et parce que son Père l'a choisi, il le choisit à son tour (« Tu es heureux, Simon, fils de Jean, car ni la chair ni le sang ne t’ont révélé ceci, mais mon Père qui est dans les cieux. ». Jésus prononce cette phrase en premier (verset 17) et ensuite il le fait Pape (verset 18). L’ordonnancement est important. Jésus n’a pas « attendu de st Pierre une profession de Foi ». Jésus a attendu que son Père lui révèle son choix. En priorité, Jésus n’est pas tourné vers Pierre, il est tourné vers son Père. Cette élection se révèle à Jésus, et Jésus fait donc la volonté du Père en le choisissant lui aussi Pape de son Église. Jésus ne fait rien d’autre que la volonté de son Père. C’est tout à fait discrétionnaire ! N’est pas Pape qui veut ! C’est en définitive Dieu qui choisit. Quant à la deuxième partie de la citation, on comprend que l’abbé tente d’enseigner que le Pape n’a pas le droit de faire ce qu’il veut de la foi, la tordre, la biaiser… mais sa phrase est malheureuse. C’est bien parce qu’il est pape, qu’il pose la foi. C’est bien parce que le Père lui a donné la foi, qu’il la professe. C’est bien parce qu’il la professe que Jésus (en tant qu’il est homme) sait que c’est lui le Pape choisit par Dieu. De plus, il y a un problème à dire ou à sous-entendre ou à faire imaginer que le pape puisse faire ce qu’il veut du dépôt, parce que ce n’est pas du tout le cas. Il n’en a pas le pouvoir « métaphysique », c’est une impossibilité totale. Le pape est perfectionné dans son intelligence de la foi. Son libre arbitre est travaillé et restauré en partie, à tel point qu’il est plus libre que quiconque. Il ne peut donc plus trahir la foi. C’est une erreur, à mon sens, de croire que l’homme-pape puisse, avec une sorte de libre-arbitre façon protestante, donner son accord aux grâces qu’il reçoit (position IMBC), ou trahir la foi (position FSSPX) (libéralisme). C’est même une hérésie. La Très Sainte Vierge, étant immaculée et pleine de GRÂCE, était parfaitement libre : elle ne pouvait pas perdre la Foi, non pas bien qu’elle fut libre ni en dépit de sa liberté, mais justement grâce à sa liberté. Car ce n’est pas par sa liberté que la volonté du pape acquiert la GRÂCE, mais plutôt par la GRÂCE qu’elle acquiert sa liberté. (st Augustin)

 

« Ce qui fait l’appartenance à l’Église, d’abord et avant tout, c’est la foi » Oui, mais c’est insuffisant au regard de ce qui vient d’être dit.

Toute l’Église tourne autour de la foi et de la confession de la Foi. Afin que les hommes puissent avoir accès à la foi de Jésus et par lui à celle du Père, il faut qu’il y ait succession de papes ininterrompue jusqu’à nous. Pour que les hommes puissent garder la foi, il faut nécessairement un homme qui la garde — ce qui réclame l’indéfectibilité, attachée à la personne, privilège extraordinaire — et qui la transmette nécessairement — ce qui réclame l’infaillibilité dans ce qui est transmis, et l’infaillibilité dans la transmission. Le Pape est le défenseur de la foi (certain) —.Il faut donc se soumettre au successeur intégralement. C’est un acte actuel qui est demandé. Se soumettre à saint Pie X n’est pas suffisant. Il faut un homme fait de chair et de sang, qui soit vivant ! et actuel ! Cette soumission en tout, est un acte de volonté total, ferme, intègre, sincère. Sans cela, vous n’êtes pas sûr d’avoir la foi. Pierre est le seul qui assure en dernière instance, par la constitution même de l’Église, contre les illusions du démon, et notre propre prétention, notre foi en Dieu. Il suffit de se soumettre. La réflexion sur la foi vient après. (bulle Unam Sanctam). Ce qui fait l’appartenance à l’Église, d’abord et avant tout, ce n’est donc pas la foi au sens où l’abbé l’entend — car dans ce cas, un protestant peut se réclamer d’appartenir à l’Église de Dieu, « dans le silence de sa prière » —, mais c’est la foi en ce qu’elle est un ACTE de soumission intégrale, physique, au successeur actuel, fait de chair et de sang, vivant, protégé par le Saint-Esprit. L’autorité n’est pas un principe auquel il faut croire ; c’est un principe INCARNÉ ! auquel il faut se soumettre.

 

La figure qui me parle le plus est celle d’Abraham qui sacrifie son fils. Il sait qu’il parle à Dieu. Et même s’il ne comprend pas l’ordre de Dieu, il obéit. C’est ça la foi : la soumission aveugle. Un acte de volonté aveugle vers Dieu qui ne peut ni se tromper, ni nous tromper. (CELUI QUI NE COMPREND PAS CELA, N’EST PAS ANTILIBÉRAL) La compréhension vient après. Elle vient par Dieu. C’est Dieu qui nous donne la foi, et l’intelligence de la foi, mais après l’acte. Je suis en faveur du primat de la volonté comme saint Augustin et contrairement à saint Thomas. C’est la volonté qui compte, l’intelligence ne vient qu’après. Il faut se jeter dans ses bras, ou à ses pieds. L’intelligence de la foi professée est un signe extérieur de la foi, mais elle n’est pas la foi. Le Père a révélé à Pierre que Jésus était « le Christ, le fils du Dieu vivant » parce qu’il avait la foi. Cette révélation intelligente n’est que la profession extérieure de cette foi. Pierre avait décidé volontairement de croire avant cette révélation. Cette décision volontaire est encore un effet de Dieu.

 

Au moment du baptême, si l’homme demande la foi à l’Église, cela veut dire qu’il ne l’a pas, mais qu’il veut l’obtenir. C’est la volonté ! la volonté avant l’intelligence.

 

 « Les théologiens n’ont pas apporté de réponse ferme, stable ou définitive »… toute la suite est un aveu de faiblesse, une insulte à l’Église. Tout le monde a le droit à son opinion, et celui qui tranche, on le massacre. C’est purement libéral.

 

« Entre les deux, il y a un juste milieu qu’il faut avoir, en attendant que l’Église donne une réponse définitive et stable. » Trop à gauche, les conciliaires ; trop à droite, les sédévacantistes. C’est purement libéral.

 

« Ce juste milieu dans la vie de l’âme, ce n’est pas le Pape, c’est la foi. » C’est une grave erreur ! C’est ne rien comprendre à la Foi… Le Pape est la règle prochaine de la foi. Une âme catholique n’a qu’une envie, c’est d’être à la droite du Pape sur Terre, comme il sera à la droite de Dieu au ciel. La question du Pape est LA QUESTION CENTRALE POUR ALLER AU CIEL ! Si l’homme demande le baptême et la foi à l’Église, c’est pour être soumis au Pape ; car dès lors, le baptisé est sous la juridiction du pape. C’est cette juridiction qui lui permet d’avoir la foi, un prêtre qui baptise, le sacrement de baptême légitimement reçu. Faut-il rappeler que l’Église est une monarchie. Le Pape est LE monarque de l’Église. Il est le seul chef de l’Église. Aucun homme n’a le droit de recevoir aucun sacrement, ni aucun prêtre le droit de les administrer, s’il n’a obtenu le droit de le faire de la main du Pape. C’est lui qui a les clefs, personne n’a la foi sans lui, personne n’est baptisé sans lui, personne ne célèbre la Messe sans lui, personne ne confesse sans lui, personne ne va au ciel sans lui. C’est le personnage central de toute la Religion pour celui dont les œil sont encore aveugles au surnaturel, et qui seront ouverts par la Foi.

 

 « Malgré les doutes que nous avons… malgré le fait, qu’il nous faut désobéir…» Quel aveu ! La foi exclut tout doute, la foi exclut toute désobéissance. J’en conclue que cet homme n’a pas la foi. C’est pourquoi leurs sermons sont si nuls et leurs visions si naturelles. Ils apprennent par coeur, sans assimiler.

Demander aux fidèles de préférer la foi à la soumission au « Pape », c’est une horreur théologique !

La prière n’est pas une renonciation à réfléchir, une abdication. Je m’arrête là, il m’agace, il est duplice.

 

Ces gens-là sont déjà perdus. Ils n’ont pas la volonté de comprendre, et personne ne saurait faire boire un âne qui n’a pas soif.

 

article signé.

 

B) Cher Louis-Hubert!

 

Il est tard...je suis fatigué...j'ai quand même écouté avec attention cet Abbé de St Nicolas du Chardonnet.....J'ai comme un vertige et le sentiment d'avoir déjà entendu ça depuis toujours dans la FSSPX sous bien d'autres formes et avec d'autres personnages...

 

J'ai toujours pensé qu'une des caractéristiques et vertus  de notre sainte religion est qu'elle s'incarnait véritablement dans des êtres de chair et

de sang... Mais alors le principe d'autorité peut-il se désincarner à ce point pour précisément n'être vécu et prié que comme un principe ? 

 

N'y a-t-il pas comme une subtile pétition de principe à dire que Notre-Seigneur s'est appuyé d'abord sur l'acte de foi de Pierre pour le désigner comme Pape ? ET pourtant Pierre n'est pas le "saint sulpicien" qu'on s'imagine... Il a renié trois fois Notre-Seigneur ! Où était la pureté de son acte de foi à ce moment là ? Je ne suis pas théologien mais je subodore comme un tour de passe passe au seul profit d'un clergé qui n'a que la défense des sacrements à la bouche !!! (après celle de la messe pendant plusieurs décades !) 

 

Et comme toujours l'Abbé suggère que les fidèles ,- sauf à devenir protestants ! - (argument maintes fois entendu en forme de calomnie et d'acte accusatoire sur un site comme La Question il y a quelques années) - ne doivent pas s'intéresser de savoir si le pape est pape et s'il a l'autorité que seule l'Eglise aura (!) le pouvoir de décider s'il en est revêtu, mais on ne nous parle pas de cette immense cohorte hiérarchique tombée en bloc dans l'hérésie conciliaire et même pour certains dans l'apostasie de la foi catholique carrément ! Et si cette "église" ne revient pas sous cette forme ancienne d'autorité institutionnelle ? alors les fidèles resteront éternellement dans cette ambiguïté mortelle que l'Abbé ose nommer un mystère ? Leur foi (catholique c'est à dire pure et sans tâche !) peut-elle se nourrir sans dommages d'ambiguïtés et de mystère d'iniquité ? Il y a des "mystères" qui arrangent bien un certain clergé !

 

Car enfin, cela arrange bien le clergé de ne pas se prononcer sur la fameuse autorité d'une hiérarchie apostate !!! Cela évite le combat frontal et même à terme ...le martyr ! Cela laisse le champ libre à toutes sortes de négociations et rapprochements... Et puis cela assure la gamelle presque pour un temps indéterminé...

 

Pauvres fidèles ! En sortant de cette église, ils seront bien convaincus de deux choses : que la foi est la seule croyance qui permette à l'homme pécheur de se sauver - et avec ça nous serons bien d'accord - mais aussi et surtout que, pour vivre leur foi pleinement sans arrières-pensées (sédévacantistes ? protestantes ! ? ?) et avec de bons (?) sacrements comme "jadis" ( ! ? ? ?) , ils ne leur restent qu'à se réfugier  corps et âme  dans le giron de la FSSPX qui seule est capable de leur assurer tout cela en même temps... sans précisément qu'ils se posent trop de questions ! Ils vont avoir alors du mal à confronter intérieurement leur soif légitime d'actualités scandaleuses et bergoliennes avec le "mystère", cette fois bien officiel,  de l'UNACUMISME de leur "église" préférée... à moins que certains comme l'autruche n'adoptent définitivement le sable (bénit ?) comme règle de vie spirituelle ! !

 

Autrement dit, quelle est la différence entre un fidèle "fraternel" des années 65-80 et un fidèle des années 2020 et suivantes ? AUCUNE ! Ne vous occupez de rien, la FSSPX veille sur vous et sur votre foi ! ! ! Allez en paix bien chers fidèles , vous n'êtes faits ni pour réfléchir, ni pour méditer , vous êtes faits pour prier (?)  et bien entendu consommer les merveilleux sacrements que nous vous livrons chaque jour sur un plateau d'argent !

Merci Louis-Hubert, d'avoir prêté attention à ces quelques réflexions ! Je serai bien heureux de connaître votre sentiment là-dessus....

Amitiés,

signé

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