Appassionata et la Passion de l'Église
Des nombreuses réflexions justes et intéressantes sur la passion de l’Église, malgré de grosses erreurs (le reniement de saint Pierre*, Mgr Guérard des Lauriers, etc.) et les imprécisions (sur l'invalidité des nouveaux sacrements, la messe de Paul VI, l'una cum...). Certains bondiront sur les questions de juridiction, d'autres sur le Lefebvrisme, etc.
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Les sujets abordés dans cette vidéo sont traités dans les livres ci-dessous :- Lettre ouverte aux enfants perdus
- La messe de Paul VI en question
- Soixante ans de religion conciliaire - 7e édition
- Controverses sur la crise de l’autorité dans l’Église
- Les nouveaux sacrements sont-ils valides ?
- l’Infaillibilité Pontificale
- Ce qu'il faut savoir sur la Messe « non una cum »
- Communion et Anathème selon la doctrine catholique
- De la Passion de Notre-Seigneur-Jésus-Christ à la Passion de L’Église
*NOTE DU CSRB :
Laissons la parole à Dom Guéranger au sujet du reniement de saint Pierre.
Dom Guéranger réfuta les erreurs de certains ecclésiastiques qui s’opposaient à Pie IX. En France, il était difficile que le gallicanisme attendît, sans chercher à le détourner, le coup qui allait le frapper à mort.
Mgr Maret, évêque de Sura, chercha à établir que l’infaillibilité de l’Église n’a pas, et ne saurait avoir son expression dans les Papes, mais seulement dans les Conciles ; c’était oublier que l’infaillibilité n’étant dans l’Église que par un miracle, il n’est pas plus difficile à Dieu de la conférer à un homme qu’à une assemblée et peu importe ce qui nous paraît convenable, ce sujet doit être soumis à l’acte de Foi.
Dom Guéranger répond :
« Mgr de Sura ne se borne pas à prétendre vainement que la souveraineté de Pierre a été étendue à ses frères ; il poursuit ce Prince des apôtres, en cherchant à montrer que la prière du Sauveur n’a pas été efficace pour lui. Elle devait le protéger dans sa foi, et nonobstant cette prière divine, Pierre n’en a pas moins fait une chute profonde en reniant son Maître. Mgr de Sura part de là pour infirmer le droit que Pierre a reçu de confirmer ses frères. La réponse n’est pas difficile à donner.
L’office de Pierre ne devait commencer qu’après le départ du Sauveur. Le Vicaire n’est pas nécessaire, lorsque celui qu’il doit représenter est présent encore. Ainsi Notre-Seigneur parle d’abord au futur, comme il a fait pour l’Eucharistie : « Le pain que je donnerai, est ma chair pour la vie du monde ; » puis à la dernière Cène : « Prenez et mangez : ceci est mon corps. » Il dit donc à Pierre : " Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; " elle n’était donc pas bâtie encore. " Je te donnerai les clefs du royaume des cieux ; " il ne les lui donne donc pas encore. " Lorsque tu seras converti, confirme tes frères ; " ce privilège ne devait donc s’exercer qu’à une époque postérieure à la chute et à la conversion de Pierre.
Le don merveilleux de cette foi qui ne doit jamais manquer, était donc réservé pour le temps où la parole du Verbe incarné cesserait de se faire entendre d’une manière sensible. Aussi est-ce seulement après sa résurrection, que le Sauveur, ayant par une triple interrogation constaté devant les apôtres la conversion de Pierre, le met enfin en possession du pouvoir promis, en lui disant, non point au futur mais au présent : " Pais mes agneaux, pais mes brebis. " Le Pontificat suprême va commencer ; jusque-là il n’a encore existé qu’en promesse. Mgr de Sura n’a donc pas raison de voir la chute du Pontife dans la chute de Pierre avant la passion de son Maître ».
(R. P. Dom Prosper Guéranger, Abbé de Solesmes, De la Monarchie Pontificale)