De la Conjuration antichrétienne à l'usurpation de Jean XXIII

Avant-propos d'Adrien Abauzit

« Je perdrai la sagesse des sages ; je frapperai de réprobation la prudence des prudents »1.

Isaïe

J’ai écrit cet ouvrage pour aider le lecteur qui n’aurait pas les vues claires à répondre à cette question : suis-je membre de l’Église catholique ?

Il est de foi que pour se sauver, il faut appartenir à l’Église et mourir en état de grâce. Or, à cause de l’action « des pires ennemis de l’Église »2, à savoir les modernistes, il n’a jamais été aussi difficile de savoir si l’on appartient à l’Église.

Pour ne pas nous tromper, utilisons la boussole catholique, la « règle prochaine et universelle de vérité »3 : le Magistère.

Celui-ci, par la plume de Saint Pie X, définit l’Église comme : « la société des vrais chrétiens, c’est-à-dire des baptisés qui professent la foi et la doctrine de Jésus-Christ, participent à ses sacrements et obéissent aux Pasteurs établis par Lui. »4

Pour faire partie de l’Église, il faut donc appartenir à l’assemblée qui réunit trois critères :

1) La profession de la foi.

2) La participation aux sacrements.

3) L’obéissance aux Pasteurs établis par Jésus-Christ.

Les autorités conciliaires réunissent-elles ces trois critères ? Je ne traiterai pas dans ce livre de la question de l’invalidité des « sacrements » inventés par le Novus ordo. Concernant l’invalidité de la messe, je renvoie à l’indispensable ouvrage de l’abbé Cekada, La messe Paul VI en question, récemment traduit et publié en France par les éditions Via Romana. Le lecteur pourra par ailleurs se convaincre de l’invalidité du « sacrement » conciliaire de l’ordre à la lecture des ouvrages de Rore Sanctifica, en libre disposition sur internet5.

Restent les deux autres questions : la société religieuse qui nous est présentée par les institutions et les médias comme étant l’Église, professe-t-elle la foi catholique ? Les pasteurs à sa tête sont-ils la hiérarchie instituée par Jésus-Christ ?

Si un seul des critères énoncés par Saint Pie X devait manquer, cela signerait l’imposture des autorités conciliaires.

1 — Is., XXIX, 14.

2Pascendi Dominici Gregis, 8 septembre 1907, lettre encyclique de Saint Pie X.

3Humani Generis, 12 août 1950, lettre encyclique de Pie XII.

4 — Saint Pie X, Catéchisme de la doctrine chrétienne, 105.

5 — Le « sacrement de l’ordre » conciliaire est invalide, car la condition de forme, indispensable à tout sacrement, est manquante. Dans la constitution apostolique Sacramentum Ordinis, du 30 novembre 1947, Pie XII définit infailliblement que la forme du sacrement de l’ordre est constituée des « paroles qui signifient d’une façon univoque les effets sacramentels, à savoir le pouvoir d’ordre et la grâce de l’Esprit-Saint ». Ainsi, la forme du sacrement doit clairement, « d’une façon univoque », indiquer que l’épiscopat est transmis au clerc. Tous les rites latin et orientaux renvoient explicitement à l’épiscopat, par des formules qui peuvent parfois différer mais qui ne laissent aucune place à l’équivoque. Or, les paroles du « sacrement de l’ordre » façonné par Paul VI dans Pontificalis Romani (18 juin 1968), « transmettent » le « Spiritum principalem », « l’esprit qui fait les chefs ». Cette formule n’est pas une façon univoque de désigner l’épiscopat, puisqu’elle est susceptible de maintes interprétations. Il apparaît que la définition faite par Pie XII dans Sacramentum Ordinis n’est pas respectée. Dès lors, le « sacrement » montinien est invalide. Dans sa lettre apostolique, Apostolicae Curae (18 septembre 1896), Léon XIII avait jugé le rite anglican d’ordination invalide pour un motif identique.

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