Traduction inédite de l'italien de deux opuscules de Saint Jean-Bosco

Don Bosco

Avertissement du traducteur

Les livres de Saint Jean-Bosco étant, pour la plupart, inconnus du public de langue française, il a semblé indispensable de commencer à combler ce vide en publiant deux opuscules du saint turinois : Les conciles généraux et l’Église catholique, et L’Église catholique et sa hiérarchie.
Ce travail de traduction néanmoins, je l’avoue en toute simplicité, n’est pas l’œuvre d’un parfait bilingue franco-italien. Sans doute comporte-t-il donc bien des imperfections, et toutes les corrections seront les bienvenues pour être intégrées dans d’éventuelles nouvelles éditions. Si, même, ces défauts devaient inciter un critique averti à reprendre intégralement ce travail pour assurer à son tour une publication des œuvres de Don Bosco en langue française, le but de vulgarisation de ces ouvrages que je me suis proposé serait atteint.
Malgré de possibles erreurs et après bien des hésitations j’ai envisagé néanmoins qu’il valait sans doute mieux présenter un travail imparfait et perfectible que de prolonger encore les 150 ans d’attente d’une traduction française des œuvres du plus célèbre des saints Italiens modernes. L’adage transalpin ne dit-il pas qu’en tout état de cause traduttore, traditore – le traducteur trahit toujours l’auteur ? Je me dois toutefois de rassurer le lecteur. Ce n’est pas à l’aveuglette que je mets sous ses yeux le présent volume. En plus d’une certaine connaissance du latin, dont sont dérivés le Français et l’Italien, et d’une étude aussi complète que possible des sujets abordés par le saint, ce n’est qu’après avoir lu attentivement toutes ses biographies et avoir travaillé à la traduction de la plus grande partie de ses écrits que je m’autorise aujourd’hui à en publier une première partie, avec l’assurance, je le crois, d’avoir rendu le sens exact de sa pensée.

Un simple mot sur Les conciles généraux et l’Église catholique. Ce petit livre a été publié par Don Bosco quelques semaines avant l’ouverture du Concile du Vatican le 8 décembre 1869. Le saint y prend clairement position dans la polémique qui agitait alors le monde : la probable définition dogmatique du magistère infaillible du Pontife Romain.
Il a donc paru assez opportun de faire paraître la traduction de ce livre à l’occasion du 150e anniversaire de la Constitution Pastor æternus, le 18 juillet 2020. Puisse la doctrine de Don Bosco sur l’Église et son Chef, le successeur de Pierre, faire revenir les catholiques à la profonde vénération et à l’ardent amour de Don Bosco pour l’Église enseignante, infaillible lorsqu’elle est confirmée par le Pontife Romain. Puisse-t-elle surtout faire prendre conscience aux catholiques qu’ils ne peuvent simultanément reconnaître comme l’œuvre de l’Esprit-Saint les deux Conciles du Vatican si contradictoirement opposés.
Certains verront peut-être en effet dans la publication de ce livre un appel indirect, et bien inopportun, à reporter sur le concile Vatican II, l’obéissance absolue que Don Bosco proclamait à l’égard de tout concile œcuménique.
J’ai néanmoins l’intime conviction du contraire. Il me semble assuré en effet que plus les catholiques étudieront sans a priori la doctrine exposée par Don Bosco sur les Conciles généraux et l’Église catholique, plus ils se détacheront naturellement d’une assemblée ayant à ce point marqué une rupture avec le catholicisme professé pendant 20 siècles. Il me semble assuré que plus les catholiques méditeront sur l’obligation absolue de soumission professée par Don Bosco à l’égard de toute doctrine, de toute décision, prononcées dans les Conciles Œcuméniques, dès l’instant où le Pontife Romain les approuve, plus ils seront enclins à rejeter en toute sérénité ces doctrines et ces décisions de Vatican II reconnues par les témoins les mieux accrédités comme contradictoires à l’enseignement et aux décisions antérieures de l’Église catholique.
Sans doute, le lecteur se posera-t-il cette question : le Concile Vatican II a-t-il été approuvé par un Successeur de Pierre ? Celui qui a approuvé les constitutions du Concile Vatican II était-il Pontife Romain ? Et sans doute alors ils ne verront aucune nécessité à recourir à cette nouveauté du Concile Vatican II, qui n’est certes pas la moins inouïe, le qualificatif pastoral, brandi par Paul VI pour suppléer à l’absence par trop manifeste de charisme d’infaillibilité chez les pères conciliaires.
Quoi qu’il en soit d’ailleurs de la décision que prendra dans le futur l’Église catholique sur la légitimité ou l’illégitimité des Pontificats depuis 1958, rien ne paraît pouvoir empêcher de s’en tenir à ce qu’écrivait Don Bosco au chapitre IV de l’église catholique et sa hiérarchie :
Lorsqu’un antipape parvenait à s’emparer du Saint-Siège « il arrivait que quelques chrétiens […] en toute bonne foi ou par malice, obéissaient à l’intrus. Les choses restaient ainsi jusqu’à ce que la vérité venant à être reconnue de tous, et l’arrogance et les ambitions des grands cessant, tous reconnaissent pour Vicaire de Jésus-Christ le vrai Pape, terminant ainsi les schismes et les discordes.
« Il est nécessaire ici de remarquer qu’un antipape ne pouvait jouir d’aucune autorité dans l’Église, parce que Jésus-Christ, Dieu de vérité et prince de la paix, ne le considère pas comme Son vicaire, ni comme le successeur de saint Pierre, et qu’était donc nul tout ce qu’il décidait, tout ce qu’il commandait et décrétait, à moins que le vrai Pape n’en dispose autrement pour empêcher de plus grands maux. »
Philippe Tailhades, Juillet 2020.

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