UN ÉTRANGER AU VATICAN. Exégèse de “l’encyclique“ Fratelli Tutti (par Pierre JOLY)

UN ÉTRANGER AU VATICAN.

Exégèse de “l’encyclique“ Fratelli Tutti.

Par Pierre JOLY, le 28 octobre 2020

Le 3 octobre 2020, le prétendu “pape“ François a publié la troisième “encyclique“ de son pseudo-pontificat intitulée Fratelli Tutti. Bien que dans le fond ce document ne nous apprenne rien de nouveau concernant les convictions hétérodoxes de l’actuel usurpateur du Siège de Pierre, ce texte a au moins le mérite de mettre en évidence les conséquences de l’invasion moderniste sur l’Eglise. D’une certaine manière, l’obsession de Bergoglio pour la crise migratoire – qui constitue sa principale préoccupation – est assez représentative de l’occupation du Vatican, qui est aujourd’hui squatté de manière illégale par des individus totalement étrangers à la foi catholique. Globalement, cette nouvelle “encyclique“ est si éloignée de l’enseignement traditionnelle de l’Eglise qu’on pourrait croire que celle-ci a été rédigée par un militant d’Amnesty International. Comme d’habitude, dans ce document, Bergoglio nous expose une doctrine complètement démagogique et consensuelle qu’il exprime toujours avec le même verbiage alambiqué qui est propre à tous les modernistes de son espèce. Afin de faciliter l’analyse de ce texte, j’ai décidé de résumer son contenu en huit points principaux, le tout, en tachant de réfuter les erreurs grossières proférés par cet imposteur. Ceci étant précisé, passons maintenant à l’examen approfondi de certaines citations extraites de son “encyclique“. 

 

  • L’indifférentisme religieux :

 

Encyclique “Fratelli Tutti“ (3 Octobre 2020), Chapitre 8, n°271, 277 et 281 : « Les différentes religions, par leur valorisation de chaque personne humaine comme créature appelée à être fils et fille de Dieu, offrent une contribution précieuse à la construction de la fraternité et pour la défense de la justice dans la société. […] L’Église valorise l’action de Dieu dans les autres religions et “ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui […] reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes. “ […] Un cheminement de paix est possible entre les religions. Le point de départ doit être le regard de Dieu. Car Dieu ne regarde pas avec les yeux, Dieu regarde avec le cœur. Et l’amour de Dieu est le même pour chaque personne, quelle que soit sa religion. Et si elle est athée, c’est le même amour. »

 

En 2015, Bergoglio affirmait déjà que toutes les traditions religieuses étaient “nobles“ [1] et que chacune d’entre elles avaient “sa dignité“. [2] Aujourd’hui, Bergoglio soutient que “les différentes religions“ contribueraient soi-disant “à la construction de la fraternité“ ainsi qu’à “la défense de la justice dans la société“ sous prétexte que l’Eglise valoriserait “l’action de Dieu dans les autres religions“. Malheureusement, cette opinion est clairement fausse. En effet, bien que Dieu accorde toujours les grâces nécessaires à la conversion des non-catholiques, [3] cependant, il n’existe pas – à proprement parlé – d’action de Dieu dans les fausses religions puisque celles-ci constituent ce que le pape Pie XII appelait des « systèmes erronées » [4] dans la mesure ou comme le rappelait le pape Pie XI : « toute erreur contient une part de vrai » [5] Or – d’après l’enseignement du pape Léon XIII – nous savons « qu'aucune erreur puisse s'attacher à l'inspiration divine » car « Dieu, souveraine vérité, ne peut être l'auteur d'aucune erreur. » [6] Ainsi – partant du principe que les fausses religions ne seraient pas intrinsèquement mauvaises et pernicieuses – Bergoglio conclut sa réflexion en prétendant que – selon lui – Dieu aimerait de manière égale tous les êtres humains indépendamment de leur convictions religieuses sans exclure ceux qui ne croient même pas en son existence. Le problème, c’est que cette pensée est en contradiction totale avec le dogme de la nécessité de la foi pour la justification des impies.

 

Pape Paul III, 6e session du concile de Trente (13 Janvier 1547), Décret sur la justification, Chapitre 8 : « Si nous sommes dits être justifiés par la foi, c’est parce que “la foi est le commencement du salut de l’homme“, le fondement et la racine de toute justification, et que sans elleil est impossible de plaire à Dieu“ (Hébreux 11 ; 6) et de parvenir à partager le sort de ses enfants (2 Pierre 1 ; 4). »

 

Pape Pie IX, 3e session du concile du Vatican (24 Avril 1870), Constitution dogmatique “Dei Filius“, Chapitre 3 : « Parce que “sans la foi il est impossible de plaire à Dieu (Hébreux 11 ; 6) et d’arriver à partager la condition de ses fils, personne jamais ne se trouve justifié sans elle et personne, à moins qu’il n’ait persévéré en elle jusqu’à la fin (Matthieu 10 ; 22), n’obtiendra la vie éternelle. »

 

Pape Pie IX, 3e session du concile du Vatican (24 Avril 1870), Constitution dogmatique “Dei Filius“, Chapitre 1, Can. 1 : « Si quelqu’un refuse d’admettre qu’il y’a un seul vrai Dieu, créateur et Seigneur des choses visibles et invisibles, qu’il soit anathème. »

 

Pape Pie IX, 3e session du concile du Vatican (24 Avril 1870), Constitution dogmatique “Dei Filius“, Chapitre 2, Can. 1 : « Si quelqu’un dit que le Dieu unique et véritable, notre créateur et Seigneur, ne peut être connu avec certitude par ses œuvres à la lumière naturelle de la raison humaine, qu’il soit anathème. »

 

De ce fait, le raisonnement de Bergoglio aboutit manifestement à l’indifférence en matière de religion.

 

Pape Pie IX, Encyclique Qui pluribus (9 Novembre 1846) : « C’est encore au même but que tend cet horrible système de l’indifférence en matière de religion, système qui répugne le plus à la seule lumière naturelle de la raison. C’est par ce système, en effet, que ces subtils artisans de mensonge, cherchent à enlever toute distinction entre le vice et la vertu, entre la vérité et l’erreur, entre l’honneur et la turpitude, et prétendent que les hommes de tout culte et de toute religion peuvent arriver au salut éternel : comme si jamais il pouvait y avoir accord entre la justice et l’iniquité, entre la lumière et les ténèbres, entre Jésus Christ et Bélial. »

 

Pape Pie IX, 3e session du concile du Vatican (24 Avril 1870), Constitution dogmatique “Dei Filius“, Chapitre 3 : « C’est pourquoi la condition de ceux qui ont adhéré à la vérité catholique grâce au don céleste de la foi n’est en rien semblable à ceux qui, guidés par des opinions humaines, suivent une fausse religion ; en effet, ceux qui ont reçu la foi sous le magistère de l’Église ne peuvent jamais avoir un juste motif de changer ou de remettre en question cette foi. »

 

Pape Pie XI, Encyclique Mortalium animos (6 Janvier 1928) : « Convaincus qu'il est très rare de rencontrer des hommes dépourvus de tout sens religieux, on les voit nourrir l'espoir qu'il serait possible d'amener sans difficulté les peuples, malgré leurs divergences, religieuses, à une entente fraternelle sur la profession de certaines doctrines considérées comme un fondement commun de vie spirituelle. C'est pourquoi, ils se mettent à tenir des congrès, des réunions, des conférences, fréquentés par un nombre appréciable d'auditeurs, et, à leurs discussions, ils invitent tous les hommes indistinctement, les infidèles de tout genre comme les fidèles du Christ, et même ceux qui, par malheur, se sont séparés du Christ ou qui, avec âpreté et obstination, nient la divinité de sa nature et de sa mission. De telles entreprises ne peuvent, en aucune manière, être approuvées par les catholiques, puisqu'elles s'appuient sur la théorie erronée que les religions sont toutes plus ou moins bonnes et louables, en ce sens que toutes également, bien que de manières différentes, manifestent et signifient le sentiment naturel et inné qui nous porte vers Dieu et nous pousse à reconnaître avec respect sa puissance. En vérité, les partisans de cette théorie s'égarent en pleine erreur, mais de plus, en pervertissant la notion de la vraie religion ils la répudient, et ils versent par étapes dans le naturalisme et l'athéisme. La conclusion est claire : se solidariser des partisans et des propagateurs de pareilles doctrines, c'est s'éloigner complètement de la religion divinement révélée»

 

 

  • La vertu de Charité :

 

Encyclique “Fratelli Tutti“ (3 Octobre 2020), Chapitre 3, n°93 et 94 : « Afin de clarifier en quoi consiste l’expérience de l’amour que Dieu rend possible par sa grâce, saint Thomas d’Aquin la définissait comme un mouvement qui amène à concentrer l’attention sur l’autre en l’identifiant avec soi-même. L’attention affective, qui est portée à l’autre, conduit à rechercher son bien gratuitement. Tout cela fait partie d’une appréciation, d’une valorisation, qui est finalement ce qu’exprime le mot ‘‘charité’’ : l’être aimé m’est ‘‘cher’’, c’est-à-dire qu’il est estimé d’un grand prix. Et c’est de l’amour qu’on a pour une personne que dépend le don qu’on lui fait. L’amour implique donc plus qu’une série d’actions bénéfiques. Les actions jaillissent d’une union qui fait tendre de plus en plus vers l’autre, le considérant précieux, digne, agréable et beau, au-delà des apparences physiques ou morales. L’amour de l’autre pour lui-même nous amène à rechercher le meilleur pour sa vie. Ce n’est qu’en cultivant ce genre de relations que nous rendrons possibles une amitié sociale inclusive et une fraternité ouverte à tous. »

 

Le problème ici, c’est que la définition que donne Bergoglio de la charité est très largement incomplète dans la mesure où ce dernier est passé complètement à côté de ce qui fait le fondement de la charité, à savoir l’amour de Dieu, qui est à la fois la cause et la condition nécessaire à l’amour de notre prochain.

 

1 Corinthiens 13 ; 3 : « Et quand je distribuerais tout mon bien pour la nourriture des pauvres et que je livrerais mon corps pour être brûlé, si je n'ai point la charité, cela ne me sert de rien. »

 

Catéchisme de la doctrine chrétienne publié par ordre de S.S le pape Saint Pie X (1912) : « La charité est cette vertu surnaturelle par laquelle nous aimons Dieu pour lui-même, par-dessus toute chose, et notre prochain comme nous-mêmes pour l'amour de Dieu. » [7]

 

Saint Thomas d’Aquin : « On a de l’amitié pour quelqu’un de deux façons. Ou bien on l’aime pour lui-même, et alors l’amitié ne peut s’adresser qu’à l’ami. Ou bien on aime quelqu’un à cause d’une autre personne. Ainsi, lorsque l’on a de l’amitié pour quelqu’un, on aimera encore à cause de lui tous ceux qui sont en rapport avec lui, ses fils, ses serviteurs, ou n’importe lequel de ses proches. Et l’amitié que nous avons pour un ami peut être si grande qu’à cause de lui nous aimions ceux qui lui sont liés, même s’ils nous offensent où nous haïssent. C’est de cette manière que notre amitié de charité s’étend même à nos ennemis : nous les aimons de charité, en référence à Dieu auquel va principalement notre amitié de charité. L’amitié de ce qui est "honnête" ne s’adresse qu’à l’homme vertueux, comme à la personne principalement aimée ; mais à cause de lui, on se prend à aimer ceux qui lui sont unis, même s’ils ne sont pas vertueux. De cette façon, la charité qui est par excellence une amitié de ce qui est honnête, s’étend jusqu’aux pécheurs que nous aimons de charité à cause de Dieu. » [8]

 

Saint Jean Marie Vianney : « En troisième lieu, j'ai dit que la prière d'un chrétien doit avoir la charité, c'est-à-dire qu'il doit aimer le bon Dieu de tout son cœur et haïr le péché de toutes ses forces. Et pourquoi, me direz-vous ? Mon ami, le voici : c'est qu'un chrétien pécheur qui prie, doit toujours avoir le regret de ses péchés et le désir d'aimer Dieu de plus en plus. Saint Augustin nous en donna un exemple bien sensible. Dans le moment où il allait prier dans le jardin, il se croit véritablement en la présence de Dieu ; il espère que quelque grand pécheur qu'il soit, Dieu aura pitié de lui ; il regrette sa vie passée, promet au bon Dieu de changer de vie et qu'il fera, avec le secours de sa grâce, tout ce qu'il pourra pour l'aimer. En effet, comment pouvoir aimer Dieu et le péché ? Non, Mes Frères, non, jamais cela ne sera. Un chrétien qui aime véritablement le bon Dieu, aime ce que Dieu aime, il hait ce que Dieu hait ; de là je conclus que la prière d'un pécheur, qui ne veut pas quitter le péché, n'a rien de tout ce que nous venons de dire. » [9]

 

  • La Liberté religieuse :

 

Encyclique “Fratelli Tutti“ (3 Octobre 2020), Chapitre 8, n°274 et 279 : « Il y a un droit fondamental qui ne doit pas être oublié sur le chemin de la fraternité et de la paix. C’est la liberté religieuse pour les croyants de toutes les religions. […] Vous savez bien à quelles brutalités peut conduire la privation de la liberté de conscience et de la liberté religieuse, et comment à partir de ces blessures se forme une humanité radicalement appauvrie, parce que privée d’espérance et de référence à des idéaux. »

 

En adhérant pleinement au raisonnement de Bergoglio, nous serions donc censés croire que les souverains pontifes qui – dans le cadre de leur magistère ordinaire – ont infailliblement condamné le principe de la liberté religieuse, auraient soi-disant “appauvrie l’humanité“. Bien évidemment, la logique de Bergoglio est ici particulièrement absurde…

 

Pape Grégoire XVI, Encyclique Inter Praecipuas (8 Mai 1844) : « Leur but commun est de répandre la liberté religieuse, ou plutôt un désir insensé d’indifférence concernant la religion, […] Ils affirment que les institutions des peuples […] ont été si influentes que toute autre conséquence qui s’est produite dans le monde a eu son origine à Rome. Ils arrivent à cette conclusion non pas parce que le Siège Suprême de Pierre est ici selon le plan du Seigneur, mais parce qu’il y a eu un certain résidu de domination romaine antique, usurpé par nos prédécesseurs, comme ils le répètent souvent, mais toujours actifs. Par conséquent, ils sont déterminés à donner à chacun le don de la liberté de conscience, ou plutôt de l’erreur ; ils le comparent à une fontaine d’où la liberté politique et la prospérité publique accrue peuvent jaillir L’expérience montre qu’il n’y a pas de moyen plus direct d’aliéner la population de la fidélité et de l’obéissance à leurs dirigeants que par cette indifférence à la religion propagée par les membres de la secte sous le nom de liberté religieuse. »

 

Pape Pie IX, Syllabus des erreurs modernes (8 Décembre 1864), § X, propositions n°15, 77, 78 et 79 : « 15. Il est loisible à chaque homme d’embrasser et de confesser la religion qu’il aura considérée comme vraie en étant conduit par la lumière de la raison. 77. En notre temps, il ne convient plus que la religion catholique soit considérée comme l’unique religion de l’État, à l’exclusion de tous les autres cultes. 78. C’est donc de façon louable que dans certaines régions portant le nom de catholique la loi a pourvu à ce qu’il soit permis aux immigrants de pouvoir exercer publiquement leurs cultes respectifs. 79. Il est en effet faux que la liberté civile de tous les cultes, de même que le plein pouvoir laissé à tous de manifester publiquement et au grand jour leur opinions et leurs pensées, conduise facilement à corrompre les mœurs et les esprits, et à propager la peste de l’indifférentisme. » (Propositions condamnées).

 

Pape Pie IX, Encyclique Quanta Cura (8 Décembre 1868) : « Et contre la doctrine de la Sainte Écriture, de l’Église, et des Saints Pères, ils affirment sans hésitation que la meilleure condition de la société est celle où l’on ne reconnaît pas au pouvoir le devoir de réprimer par des peines légales les violations de la lois catholiques, si ce n’est dans la mesure ou la tranquillité publique le demande. À partir de cette idée tout à fait fausse du gouvernement des sociétés, ils ne craignent pas de soutenir cette opinion erronée, on ne peut plus funeste à l’Église catholique et au salut des âmes, que Notre prédécesseur Grégoire XVI, d’heureuse mémoire, qualifiait de délire, à savoir que la liberté de conscience et des cultes est un droit propre à chaque homme, que ce droit doit être proclamé par la loi et garanti dans toutes société bien organisée et que les citoyens ont droit à l’entière liberté de manifester hautement et publiquement leurs opinions quelles qu’elles soient, par le moyen de la parole, de l’impression, ou d’autres méthodes, sans que l’autorité civile ni ecclésiastique puisse lui imposer une limite. […] Nous souvenant de Notre charge Apostolique, dans notre plus vive sollicitude pour notre très sainte religion, pour la saine doctrine et pour le salut des âmes confiées à Nous par Dieu et pour le bien de la société humaine elle-même, Nous avons jugé bon d’élever à nouveau Notre voix Apostolique. En conséquence, toutes et chacune des opinions déréglées et des doctrine rappelées en détail dans ces Lettres, Nous les réprouvons, proscrivons et condamnons de Notre Autorité Apostolique ; et Nous voulons et ordonnons que tous les fils de l’Église catholique les tiennent absolument pour réprouvées, proscrites et condamnées. »

 

  • L’Esclavage :

 

Encyclique “Fratelli Tutti“ (3 Octobre 2020), Chapitre 2, n°86 : « Parfois, je m’étonne que, malgré de telles motivations, il ait fallu si longtemps à l’Église pour condamner avec force l’esclavage et les diverses formes de violence. Aujourd’hui, avec le développement de la spiritualité et de la théologie, nous n’avons plus d’excuses. »

Du temps où il était cardinal, le futur pape Pie XII se plaignait déjà « des esprits novateurs » qui voulaient donner à l’Eglise « des remords sur son passé historique. » [10] Or, en reprochant injustement à l’Eglise d’avoir mis “si longtemps“ à “condamner avec force l’esclavage“, Bergoglio s’inscrit parfaitement dans cet état d’esprit. Ceci dit, bien nul catholique n’osera contester le fait que le trafic d’être humain soit contraire à loi Divine [11] il faut tout de même rappeler que l’Eglise n’a pas attendu Bergoglio pour réprouver ces actes immoraux. De Jean VIII, [12] en passant par Eugène IV, [13] Paul III,[14] Urbain VIII,[15]  Innocent XI,[16] ou encore Benoit XIV [17] et Pie VII, [18] nombreux sont les papes à s’être vigoureusement opposés à ce commerce inhumain. Ne pouvant citer tous les documents pontificaux relatifs à la question de l’esclavage – au risque de rendre la lecture de ce texte trop fastidieuse – je me contenterais simplement d’exposer trois déclarations papales qui résument parfaitement la pensée de l’Eglise concernant cette pratique inique.

 

Pape Grégoire XVI, Bulle In Supremo Apostolatus Fastigio (3 Décembre 1839) : « Mais, nous le disons avec douleur, il y en eut depuis, parmi les fidèles même, qui, honteusement aveuglés par l’appât d’un gain sordide, ne craignirent point de réduire en servitude, dans des contrés lointaines, les Indiens, les Nègres, ou d’autres malheureux, ou bien favoriser cet indigne attentat en établissant le commerce de ceux qui avaient été captifs par d’autres, et à aider ceux-là dans leur agissements abominables. Il est vrai que plusieurs pontifes romains de glorieuse mémoire, nos prédécesseurs, n’ont pas omis de blâmer sévèrement, dans l’exercice de leur fonction, la manière d’agir de ces hommes comme étant préjudiciable à leur salut spirituel et ignominieuse pour le nom de chrétien, ; ils ont vu clairement qu’il en résulte également que les peuples des non-croyants s’en trouvent toujours confirmés davantage dans la haine de notre vraie religion. […] Nous avertissons et abjurons sincèrement dans le Seigneur les fidèles chrétiens de toute condition que nul, dans le futur, n’ose blesser qui que ce soit, le dépouiller de ses processions, le réduire à la servitude, ou d’aider ceux qui s’adonnent à ces pratiques, ou exercent ce trafique inhumain par lequel les Noirs, comme s’ils n’étaient pas des hommes mais plutôt des animaux, ayant été mis en servitude, d’une quelconque manière, sont sans distinction, au mépris des droits de justice et d’humanité, achetés, vendus, et donnés aux plus durs labeurs. […] Nous interdisons strictement à tout clerc ou laïc de défendre comme admissible ce trafic chez les noirs sous n’importe quel prétexte ou excuse. »

 

Pape Léon XIII, Encyclique Catholicae Ecclesia (20 Novembre 1890) : « Quelle horreur de rappeler que 400000 africains de tout âge et sexe sont arrachés de force chaque années dans leur villages ! Liés et battus, transportés à l’étrangers, exposés et vendus comme du bétail. Ces témoignages furent confirmés par les récents explorateurs en Afrique équatoriale, suscitant notre désir d’aider ces hommes miséreux et de soulager leurs lamentations. L’argent collectés dans les églises et les chapelles sera divisés au sein des missions existantes, ou qui seront premièrement établies, pour éliminer l’esclavage en Afrique. »

 

Pape Pie XII, Constitution apostolique Exsul Familia Nazarethana (1er Août 1952) : « On ne peut pas passer non plus sous silence les apôtres de l’Eglise qui se sont consacrés à assister et à gagner au Christ les esclaves noirs arrachés cruellement à leur terre natale et devenus les objets d’un honteux commerce, dans les différents ports de l’Amérique et de l’Europe. »

 

Hélas, malgré le rôle considérable joué par l’Eglise dans l’abolition de l’esclavage et la condamnation sans appel de cette barbarie par plus d’une dizaine de souverains pontifes, Bergoglio estime que tout cela n’est suffisant à son goût. Devenu “maitre“ dans l’art de répandre des calomnies contre l’Eglise, notre pseudo-pontife a même déclaré – il y’a déjà de cela cinq ans – vouloir demander « humblement pardon […] pour les offenses de l’Église » et « pour les crimes contre les peuples autochtones durant ce que l’on appelle la conquête de l’Amérique. » [19] Sans renter dans les détails concernant les exactions qui furent commises par les conquistadors – et que le pape Paul III avait totalement désapprouvé [20] – il est légitime de se demander dans quel intérêt “papa Francesco“ s’acharne à vouloir imputer à l’Eglise la responsabilité d’un crime qu’Elle n’a jamais cautionné ? Car à part noircir l’image de l’Eglise, il est difficile de voir à quoi ce genre de discours peut-il bien servir ? Par conséquent, il est clair que défendre l’honneur de l’Eglise n’est pas la priorité de Monsieur Bergoglio. Après avoir attribué à l’Eglise des crimes imaginaires contre les Amérindiens,[21] avoir condamné le cléricalisme,[22] avoir comparé l’Eglise à une épouse adultère,[23] avoir affirmé que l’Eglise n’était pas un modèle parfait,[24] voilà maintenant Bergoglio qui accuse l’Eglise de ne pas avoir suffisamment condamné l’esclavage. Ce clown nage vraiment en plein délire…

 

  • La peine de mort :

 

Encyclique “Fratelli Tutti“ (3 Octobre 2020), Chapitre 7, n° 263 et 265 : « Il est une autre façon d’éliminer l’autre, qui ne concerne pas les pays mais les personnes. C’est la peine de mort. Saint Jean-Paul II a affirmé de manière claire et ferme qu’elle est inadéquate sur le plan moral et n’est pas nécessaire sur le plan pénal. Il n’est pas possible de penser revenir sur cette position. Aujourd’hui, nous disons clairement que “la peine de mort est inadmissible et l’Église s’engage résolument à proposer qu’elle soit abolie dans le monde entier.  Dès les premiers siècles de l’Église, certains se sont clairement déclarés contraires à la peine capitale. Par exemple, Lactance soutenait “qu’il ne fallait faire aucune distinction : tuer un homme sera toujours un crime. “ Le Pape Nicolas Ier exhortait : “Tâchez de délivrer de la peine de mort non seulement les innocents mais aussi tous les coupables. “ À l’occasion d’un procès contre des meurtriers qui avaient assassiné deux prêtres, saint Augustin a demandé au juge de ne pas leur ôter la vie. Et il se justifiait ainsi : “Ce n’est pas que nous nous opposions à ce qui doit ôter aux méchants la liberté du crime, mais nous voulons qu’on leur laisse la vie et qu’on ne fasse subir à leur corps aucune mutilation ; il nous paraîtrait suffisant qu’une peine légale mît fin à leur agitation insensée et les aidât à retrouver le bon sens, ou qu’on les détournât du mal en les employant à quelque travail utile. Ce serait là aussi une condamnation ; mais qui ne comprend qu’un état où l’audace criminelle ne peut plus se donner carrière et où on laisse le temps au repentir, doit être appelé un bienfait plutôt qu’un supplice. […] Réprimez le mal sans oublier ce qui est dû à l’humanité ; que les atrocités des pécheurs ne soient pas pour vous une occasion de goûter le plaisir de la vengeance, mais qu’elles soient comme des blessures que vous preniez soin de guérir. “ »

 

Les Saintes Ecritures nous révèlent que Dieu a prescrit la peine de morts pour des crimes divers.

 

Exode 21 ; 12 : « Que celui qui frappe un homme, voulant le tuer, meure de mort. »

 

Romains 1 ; 28-32 : « Et comme ils n’ont pas montré qu’ils avaient la connaissance de Dieu, Dieu les a livrés à un sens réprouvé, de sorte qu’ils ont fait les choses qui ne conviennent pas ; remplis de toute iniquité, malice, fornication, avarice, méchanceté ; pleins d’envie, de meurtre, de l’esprit de contention, de fraude, de malignité ; délateurs, détracteurs, haïs de Dieu, violents, orgueilleux, arrogants, inventeurs de toutes sortes de mal, désobéissants à leurs parent s; insensés, dissolus, sans affection, sans fidélité, sans miséricorde, qui, ayant connu la justice de Dieu, n’ont pas compris que ceux qui font ces choses sont dignes de mort ; et non seulement ceux qui les font, mais quiconque aussi approuve ceux qui les font. »

 

Hébreux 11 ; 28-29 : « Celui qui viole la loi de Moïse, meurt sans aucune miséricorde, sur la déposition de deux ou trois témoins. Combien donc pensez-vous que mérite de plus affreux supplices celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, tenu pour profane le sang de l’alliance, par lequel il a été sanctifié, et fait outrage à l'esprit de la grâce ? »

 

Toutefois, la loi Divine n’a jamais exclu la possibilité d’accorder des grâces à certains criminels repentis.

 

Ezéchiel 33 ; 14-16 : « Mais si je dis à l’impie : “Tu mourras de mort“ et qu’il fasse pénitence de son péché, et qu’il accomplisse le jugement de la justice […] Tous ses péchés qu’il a commis ne lui seront point imputés… »

 

Par exemple, au XIème siècle, un certain “Enguerrand de Courcy“ – qui s’était rendu coupable d’un triple assassinat – fut gracié par Saint Louis après que cet assassin soit tombé « à genoux » en demandant « grâce au monarque. » C’est alors que le bon roi déclara : « “Eh bien ! je vous accorde la remise de la peine de mort ; et maintenant, dans votre justice, prononcez une autre peine, car le coupable doit être puni.“ » Ainsi, « d’après l’ordre royal, les barons vont aux voix, et Coucy est condamné par ses pairs à fonder trois chapelles expiatoires ; à céder aux moines de Saint-Nicolas la forêt où le crime avait été commis ; à perdre dans toutes ses terres le droit de justice et de chasse ; à servir trois ans en Palestine, et à payer une amende de douze mille livres qui furent employées à bâtir l’église des Cordeliers et l’hôtel Dieu de Pontoise. » [25] Les déclarations du pape Saint Nicolas Ier et de Saint Augustin que Bergoglio a retranscrit dans son “Encyclique“ vont d’ailleurs dans le sens de cette anecdote. Néanmoins, tout ceci n’invalide en rien la moralité du principe de la peine capitale. En effet, la pitoyable tentative de Bergoglio de faire passer Saint Augustin pour un partisan de l’abolition de la peine de mort est d’autant plus grotesque que celle-ci ne tient absolument pas compte de l’intégralité de ses écrits. On se demande bien pourquoi Bergoglio n’a pas eu la présence d’esprit d’intégrer dans son texte cette merveilleuse citation de l’Evêque d’Hippone : « Celui qui est revêtu du pouvoir légitime doit nécessairement tirer vengeance des crimes commis ; mais il doit le faire avec le cœur d’un père qui ne peut haïr son enfant. De saints personnages ont puni de mort certains crimes pour inspirer aux vivants une crainte salutaire, et alors ce n’était pas la mort qui était préjudiciable à ceux qui étaient punis, mais bien leur péché, qui aurait pu s’aggraver s’ils avaient continué de vivre. » [26] Du reste, Bergoglio aurait pu également rajouter dans son document cette brillante réflexion de Saint Thomas d’Aquin : « Si donc quelque individu devient un péril pour la société et que son péché risque de la détruire, il est louable et salutaire de le mettre à mort pour préserver le bien commun ; car “un peu de ferment corrompt toute la pâte“ (1 Corinthiens 5 ; 6) […] si la mise à mort des méchants n’entraîne aucun danger pour les bons, mais assure au contraire leur protection et leur salut, il est licite de mettre à mort les méchants. […] la mise à mort d’un malfaiteur est permise en tant qu’elle est ordonnée à la sauvegarde de la société. C’est pourquoi elle appartient à celui-là seul qui pourvoit au bien commun de la société, de même que l’ablation d’un membre corrompu revient au médecin auquel on a confié la santé du corps tout entier. Or le soin du bien commun est confié aux princes qui détiennent l’autorité publique. C’est donc à eux seuls et non aux particuliers qu’il revient de mettre à mort les malfaiteurs. » [27] De toute manière, il est parfaitement inutile de vouloir revenir sur la licéité de la peine de mort puisque cette question a déjà été tranché par l’Eglise depuis bien longtemps.

 

Pape Innocent III, Lettre “Eius Exemplo“ à l’archevêque de Tarragone (18 Décembre 1208) : « Le pouvoir séculier peut, sans péché mortel, exercer un jugement pourtant effusion de sang, pourvu qu’il châtie par justice et non par haine, non de façon imprudente, mais avec modération. »

Catéchisme du concile de Trente, Chapitre XXXIII, § I : « Il est une autre espèce de meurtre qui est également permise, ce sont les homicides ordonnés par les magistrats qui ont droit de vie et de mort pour sévir contre les criminels que les tribunaux condamnent, et pour protéger les innocents. Quand donc ils remplissent leurs fonctions avec équité, non seulement ils ne sont point coupables de meurtre, mais au contraire ils observent très fidèlement la Loi de Dieu qui le défend. Le but de cette Loi est en effet de veiller à la conservation de la vie des hommes, par conséquent les châtiments infligés par les magistrats, qui sont les vengeurs légitimes du crime, ne tendent qu’à mettre notre vie en sûreté, en réprimant l’audace et l’injustice par les supplices. C’est ce qui faisait dire à David : “Dès le matin je songeais à exterminer tous les coupables, pour retrancher de la cité de Dieu les artisans d’iniquité. “ (Psaumes 100 ; 8). »

  • La guerre juste :

Encyclique “Fratelli Tutti“ (3 Octobre 2020), Chapitre 7, n°258, 260 et 261 : « Face à cette réalité, il est très difficile aujourd’hui de défendre les critères rationnels, mûris en d’autres temps, pour parler d’une possible “guerre juste”. Jamais plus la guerre ! […] Comme le disait saint Jean XXIII, “il devient impossible de penser que la guerre soit le moyen adéquat pour obtenir justice d’une violation de droits. “ […] Toute guerre laisse le monde pire que dans l’état où elle l’a trouvé. La guerre est toujours un échec de la politique et de l’humanité, une capitulation honteuse, une déroute devant les forces du mal. N’en restons pas aux discussions théoriques, touchons les blessures, palpons la chair des personnes affectées. Retournons contempler les nombreux civils massacrés, considérés comme des “dommages collatéraux”. Interrogeons les victimes. Prêtons attention aux réfugiés, à ceux qui souffrent des radiations atomiques ou des attaques chimiques, aux femmes qui ont perdu leurs enfants, à ces enfants mutilés ou privés de leur jeunesse. Prêtons attention à la vérité de ces victimes de la violence, regardons la réalité avec leurs yeux et écoutons leurs récits le cœur ouvert. Nous pourrons ainsi reconnaître l’abîme de mal qui se trouve au cœur de la guerre, et nous ne serons pas perturbés d’être traités de naïfs pour avoir fait le choix de la paix. »

 

L’Ecriture nous enseigne qu’il y’a non seulement « un temps pour tuer, et temps pour guérir » mais aussi « un temps de guerre et un temps de paix. » (L’Ecclésiaste 3 ; 3-8). De ce fait, la guerre n’est pas toujours foncièrement injuste. Tout dépend des raisons pour lesquelles celle-ci est déclaré et de la manière dont cette dernière est exécutée.

 

Catéchisme du concile de Trente, Chapitre XXXIII, § I : « Par la même raison, ceux qui, dans une guerre juste, ôtent la vie à leurs ennemis, ne sont point coupables d’homicide, pourvu qu’ils n’obéissent point à la cupidité et à la cruauté, mais qu’ils ne cherchent que le bien public. »

 

Le principe de la “guerre juste“ repose sur la notion de légitime défense. Lors de son sermon sur la montagne, Jésus déclare : « Vous avez entendu qu’il a été dit : “Œil pour œil et dent pour dent. Et moi je vous dis de ne point résister aux mauvais traitement ; mais si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui encore l’autre. » (Matthieu 5 ; 38-39). Cependant, le Christ n’a jamais interdit de recourir à la violence quand les circonstances en font une nécessité. Lors de son dernier repas, Jésus dira même à ses disciples : « maintenant, que celui qui a un sac ou une bourse, les prenne ; et que celui qui n’en a point, vende sa tunique et achète une épée. » (Luc 22 ; 36). Alors ses disciples lui dirent : « Seigneur, voici deux épées » ce à quoi le Christ répondu : « C’est assez. » (Luc 22 ; 38). Saint Ambroise de Milan commentera ces paroles en écrivant : « Mais pourquoi Notre-Seigneur, qui défend de frapper, commande-t-il d’acheter un glaive ? C’est pour les préparer à une légitime défense, et non pour autoriser un acte de vengeance, et pour qu’il soit bien constant qu’on a renoncé à se venger, alors qu’on aurait pu le faire. Il ajoute : "Et que celui qui n’en a point, vende sa tunique et achète une épée." » [28] Ayant parfaitement assimilé les commandements du Christ qui disent : « aimez vos ennemis » et « faites du bien à ceux qui vous haïssent » (Matthieu 5 ; 44), Saint Augustin rappelait fort justement qu’on « ne doit vouloir la paix et ne faire la guerre que par nécessité » car « on ne cherche pas la pas la paix pour exciter la guerre, mais on fait la guerre pour obtenir la paix. » C’est pourquoi nous devons rester « ami de la paix, même en combattant » – poursuit l’évêque d’Hippone – parce que « De même qu’on répond par la violence à la rébellion et la résistance, ainsi on doit la miséricorde aux vaincus et aux captifs. » [29] C’est donc en s’appuyant sur cette doctrine que – le 27 Novembre 1095, à l’occasion du concile de Clermont – le pape Urbain II prononça le discours suivant : « Il importe que, sans tarder, vous vous portiez au secours de vos frères qui habitent dans les pays d’Orient et qui déjà bien souvent ont réclamé votre aide. En effet, comme la plupart d’entre vous le savent déjà, un peuple venu de Perse, les Turcs, a envahi leur pays. Ils se sont avancés jusqu’à la mer méditerranée et plus précisément à ce que l’on appelle le bras Saint-Georges. Dans le pays de Roumanie, ils s’étendent continuellement au détriment des terres des chrétiens, après avoir vaincu ceux-ci à sept reprises en leur faisant la guerre. Beaucoup sont tombés sous leurs coups ; beaucoup ont été réduit en esclavage. Ces Turcs détruisent les églises ; ils saccagent le Royaume de Dieu. Si vous demeuriez encore quelque temps sans rien faire, les fidèles de Dieu seraient encore plus largement victime de cette invasion. Aussi je vous exhorte et je vous supplieet ce n’est pas moi qui vous exhorte, c’est le Seigneur lui-même – vous, les hérauts du Christ, à persuader à tous, à quelque classe de la société qu’ils appartiennent, chevaliers ou piétons, riches ou pauvres, par vos fréquentes prédications, de se rendre au secours des chrétiens et de repousser ce peuple néfaste loin de nos territoire. Je le dis à ceux qui sont ici, je le demande à ceux qui sont absents : c’est le Christ qui l’ordonne. » [30]

 

 

  • L’immigration :

 

Encyclique “Fratelli Tutti“ (3 Octobre 2020), Chapitre 1, n°39 et 41 : « Et pour comble, dans certains pays d’arrivée, les phénomènes migratoires suscitent des alarmes et des peurs, souvent fomentées et exploitées à des fins politiques. Une mentalité xénophobe de fermeture et de repli sur soi se diffuse alors. Les migrants ne sont pas jugés assez dignes pour participer à la vie sociale comme toute autre personne et l’on oublie qu’ils ont la même dignité intrinsèque que quiconque. C’est pourquoi ils doivent être protagonistes de leur propre relèvement. On ne dira jamais qu’ils ne sont pas des êtres humains, mais dans la pratique, par les décisions et la manière de les traiter, on montre qu’ils sont considérés comme des personnes ayant moins de valeur, moins d’importance, dotées de moins d’humanité. Il est inacceptable que les chrétiens partagent cette mentalité et ces attitudes, faisant parfois prévaloir certaines préférences politiques sur les convictions profondes de leur foi : la dignité inaliénable de chaque personne humaine indépendamment de son origine, de sa couleur ou de sa religion, et la loi suprême de l’amour fraternel. […] Je comprends que, face aux migrants, certaines personnes aient des doutes et éprouvent de la peur. Je considère que cela fait partie de l’instinct naturel de légitime défense. Mais il est également vrai qu’une personne et un peuple ne sont féconds que s’ils savent de manière créative s’ouvrir aux autres. J’invite à dépasser ces réactions primaires, car le problème, c’est quand les doutes et les craintes conditionnent notre façon de penser et d’agir au point de nous rendre intolérants, fermés, et peut-être même – sans nous en rendre compte – racistes. Ainsi, la peur nous prive du désir et de la capacité de rencontrer l’autre. »

 

Ici, il est intéressant de souligner que Bergoglio présente toujours les étrangers comme des victimes en dénonçant la “mentalité xénophobe de fermeture et de repli“ de ce qu’il appelle les “pays d’arrivées“. Ainsi, Bergoglio a donc réussi l’exploit de condamner les “discriminations“ subies par les migrants, sans jamais parler des actes de délinquance commis par certains d’eux au sein des “pays d’accueils“. Pas un mot sur les dégradations sacrilèges de nos églises. Pas un mot sur les homicides. Pas un mot sur les vols. Pas un mot sur les agressions physiques, verbales et sexuelles. Finalement, à en croire Bergoglio, il semblerait que tous les migrants soient de “bons samaritains“ (Luc 10 ; 25-37), comme s’il n’y avait parmi eux aucun larron venu « pour voler, égorger et détruire. » (Jean 10 ; 1-14). Par ailleurs, bien que Bergoglio prétend comprendre la peur de ceux qui s’inquiètent au sujet de l’invasion migratoire en considérant cela comme un “instinct naturel de légitime défense“, ce dernier dit pourtant voir dans ce comportement des “réactions primaires“ qui peuvent rendre “intolérants, fermés“ et “racistes“. Encore une fois, dans le vision simpliste de Bergoglio, le racisme se trouve toujours du côté des citoyens mais jamais du côté des étrangers. Il est donc légitime de s’interroger sur l’impartialité et l’objectivité de Bergoglio concernant la question migratoire.

 

Deutéronome 1 ; 16 : « Jugez toujours selon la justice le citoyen comme l’étranger ; ne mettez pas de différence entre les individus ; écoutez le petit comme le grand ; ne faites acception de personne, parce que vous jugez pour Dieu. »

 

Proverbes 20 ; 10 : « Un poids et un poids, une mesure et une mesure, l'un et l'autre sont abominables auprès de Dieu»

 

Encyclique “Fratelli Tutti“ (3 Octobre 2020), Chapitre 2, n°84 : « Enfin, je me souviens que, dans un autre passage de l’Évangile, Jésus dit : “J’étais un étranger et vous m’avez accueilli“ (Mt 25, 35). […] Pour les chrétiens, les paroles de Jésus ont encore une autre dimension transcendante. Elles impliquent qu’il faut reconnaître le Christ lui-même dans chaque frère abandonné ou exclu (cf. Mt 25, 40.45). »  

 

Quand le Christ déclara : « j’étais sans asile et vous m’avez accueilli » il expliqua le sens de ses paroles en disant : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits d’entre mes frères, c’est à moi que vous l’avez faits. » (Matthieu 25 ; 35-40). Or, lorsqu’un jour quelqu’un dit à Jésus : « Voilà […] vos frères qui sont dehors et qui vous cherchent » Notre Seigneur répondit à ce dernier : « qui sont mes frères ? Et entendant la main vers ses disciples, il dit : “Voici […] mes frères. Car quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère. » (Matthieu 12 ; 46-50). Saint Jérôme commentera ce célèbre passage de l’Evangile en écrivant ceci : « Nous étions libres d’entendre que Jésus-Christ était nourri, et que sa soif était étanchée dans la personne de tous les pauvres, […] mais ces paroles : “ Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits d’entre mes frères“, ne me paraissent pas devoir s’appliquer à tous les pauvres indistinctement, mais seulement aux pauvres d’esprit qu’il indiquait de la main en disant : “quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère.“ » [31] Saint Jean Chrysostome ajoutera toutefois qu’à travers ces paroles, Jésus « veut parler ici non seulement des solitaires qui se sont retirés dans les montagnes, mais de tout fidèle, quel qu’il soit, même de celui qui vit dans le monde ; […] car c’est le baptême et la participation aux même mystères qui établissent la fraternité. » [32] De là, nous savons que la charité doit être ordonné en priorité envers ceux qui nous sont unis par le lien de la foi. « C’est pourquoi, tant que nous en avons le temps » disait Saint Paul « faisons du bien à tous, et principalement à ceux qui sont de la famille de la foi » (Galates 6 ; 10) car « Si quelqu'un n'a pas soin des siens, et surtout de ceux de sa maison, il a renié la foi, et il est pire qu'un infidèle. » (1 Timothée 5 ; 8). D’autre part, Jésus affirme en outre : « Qui n’est pas avec moi et contre moi, et qui n’assemble pas avec moi, disperse. » (Matthieu 12 ; 30). C’est donc pour cette raison que Saint Jean – « un des disciples de Jésus, que Jésus aimait » (Jean 8 ; 22) – prêchait que « Celui qui commet le péché est du diable » et que « C’est à cela que l’on connait les enfants de Dieu et les enfants du diable » car « Quiconque n’est pas juste n’est pas de Dieu. » (1 Jean 3 ; 8-10). En conséquence de quoi, cette “encyclique“ de Bergoglio n’a malheureusement pas répondu aux questions cruciales que devraient se poser chaque catholiques, à savoir : Est-ce que tous les migrants sont les frères de Jésus-Christ ? Est-ce qu’ils sont avec ou contre le Christ ? Est-ce qu’ils sont de Dieu ou du diable ?

 

Encyclique “Fratelli Tutti“ (3 Octobre 2020), Chapitre 3, n° 124 et 129 : « La conviction concernant la destination commune des biens de la terre doit s’appliquer aujourd’hui également aux pays, à leurs territoires et à leurs ressources. En considérant tout cela non seulement du point de vue de la légitimité de la propriété privée et des droits des citoyens d’une nation déterminée, mais aussi à partir du principe premier de la destination commune des biens, nous pouvons alors affirmer que chaque pays est également celui de l’étranger, étant donné que les ressources d’un territoire ne doivent pas être niées à une personne dans le besoin provenant d’ailleurs. […] Certes, l’idéal serait d’éviter les migrations inutiles et pour y arriver, il faudrait créer dans les pays d’origine la possibilité effective de vivre et de grandir dans la dignité, de sorte que sur place les conditions pour le développement intégral de chacun puissent se réunir. Mais quand des progrès notables dans ce sens manquent, il faut respecter le droit de tout être humain de trouver un lieu où il puisse non seulement répondre à ses besoins fondamentaux et à ceux de sa famille, mais aussi se réaliser intégralement comme personne. Nos efforts vis-à-vis des personnes migrantes qui arrivent peuvent se résumer en quatre verbes : accueillir, protéger, promouvoir et intégrer. »

 

Sachant que dans sa deuxième “encyclique“ Bergoglio écrivait que « La tradition chrétienne n’a jamais reconnu comme absolu ou intouchable le droit à la propriété privée » [33] les catholiques ont donc de fortes raisons de s’inquiéter lorsqu’en vertu “du principe premier de la destination commune des biens“ Bergoglio déclare que “chaque pays est également celui de l’étranger“. De plus, Bergoglio soutient également que “les ressources d’un territoire ne doivent pas être niées à une personne dans le besoin provenant d’ailleurs“. En d’autres termes, Bergoglio estime que non seulement il est impossible de réguler les flux migratoires, mais qu’en plus, il n’existe aucun motif d’utilité publique pouvant justifier l’interdiction de l’accès d’un territoire national à certains étrangers. Or, tout ceci est absolument incompatible avec la doctrine sociale de l’Eglise.

 

Pape Léon XIII, Encyclique Quod apostolis numeris (28 Décembre 1878) : « Car tandis que les socialistes […] prônant la communauté des biens, […] pensent qu’on ne doit pas supporter la pauvreté avec une âme égale et qu’on peut violer impunément les possessions et les droits de ceux qui sont plus riches, l’Église reconnaît beaucoup plus utilement et sagement que l’inégalité existe entre les hommes naturellement dissemblables par les forces du corps et de l’esprit, et que cette inégalité existe même dans la possession des biens ; Elle ordonne, en outre, que le droit de propriété et de domaine, provenant de la nature même, soit maintenu intact et inviolable dans les mains de qui le possède ; car elle sait que le vol et la rapine ont été condamnés par Dieu, l’auteur et le gardien de tout droit, de sorte qu’il n’est pas même permis de convoiter le bien d’autrui, et que les voleurs et les larrons sont exclus, comme les adultères et les idolâtres, du Royaume des cieux (1 Corinthiens 6; 9). »

 

 

Pape Léon XIII, Encyclique “Rerum Novarium“ (15 Mai 1891) : « Il importe donc que les lois favorisent l'esprit de propriété, le réveillent et le développent autant qu'il est possible dans les masses populaires. Ce résultat une fois obtenu serait la source des plus précieux avantages. Et d'abord, la répartition des biens serait certainement plus équitable. […] En outre, la terre produira toute chose en plus grande abondance. […] Un troisième avantage sera l’arrêt dans le mouvement d’émigration. Personne, en effet, ne consentirait à échanger contre une région étrangère sa patrie et sa terre natale, s’il trouvait la moyens de mener une vie plus tolérable. »

 

Pape Pie XII, Constitution apostolique “Exsul Familia Nazarethana“ (1er Août 1952) : « Le Créateur de l’univers, en effet, a établi toutes choses, en premier lieu, pour l’utilité de tous ; c’est pourquoi la domination de chaque nation, bien que celle-ci doit être respectée, ne peut être exagérée au point que, si un endroit quelconque de la terre offre la possibilité de faire vivre un grand nombre d’hommes, on n’en interdira pas, pour des motifs insuffisants et pour des causes non justifiés, l’accès à des étrangers nécessiteux et honnêtes, sauf s’il existe des motifs d’utilité publique, à peser avec le plus grand scrupule. »

 

  • La référence au Talmud :

 

Si l’on se rend à la note de bas de page n°55 de cette “encyclique“, nous y voyons inscrit la référence suivante : « Talmud Bavli (Talmud de Babylone), Sabbat, 31 a. » Le problème, c’est que Bergoglio a omis de préciser que le Talmud prétend que « Jésus est en enfer » (Tr ; Gittin, 57a) qu’il aurait « pratiqué la magie et l’idolâtrie » (Tr. Aboda s. f. 27, 2) qu’il était « un impie et un sans Dieu » (Tr. Sanhédrin, 105, 1), voir même « un juif apostat » (Tr. Gittin, 57, 1), ou encore « une idole née dans l’impudicité et l’adultère » (Tr. Sanhédrin, fol. 67 et 107). Rien d’étonnant donc, à ce que le pape Innocent IV ait jugé nécessaire d’informer Saint Louis que le Talmud comportait « des blasphèmes manifestes contre Dieu, le Christ et la Sainte Vierge, des fables tortueuses, des affirmations fausses et des stupidités inouïes. » [34] Auparavant, le pape Grégoire IX avait déjà averti l’Eglise que le Talmud contenait aussi « tellement d’abus et de fautes incommensurables qu’elles suscitent honte à ceux qui les entendent. » [35] Et pourtant, Bergoglio n’éprouve aucune gêne à prendre pour référence cette ouvrage blasphématoire…

 

En conclusion, à travers cette nouvelle “encyclique“, le faux pape François témoigne encore une nouvelle fois de son apostasie. Il serait donc temps que tous les “catholiques“ qui lui ont fait allégeance ouvrent enfin les yeux… 

 

Pierre JOLY, le 28 octobre 2020

 

NB : Pierre JOLY est l’auteur du livre : « L’imposteur du Saint-Siège. Anthologie des hérésies de François l’Apostat. A commander ICI : https://csrb.fr/products/limposteur-du-saint-siege

 

[1] Bulle Miséricordia Vultus (le 11 Avril 2015).

[2] Voyage “apostolique“ au Sri Lanka. Rencontre avec les journalistes au cours du vol vers Manille (15 Janvier 2015).

[3] Pape Alexandre VIII, Décret du Saint-Office (7 Décembre 1690), Erreurs des Jansénistes, Proposition n°5 : « Les païens, les juifs, les hérétiques, et d’autres semblables, ne reçoivent aucune influence de Jésus-Christ ; et on peut en conclure justement que la volonté est en eux nue et désarmée, sans aucune grâce suffisante. » [Censure : Propositions condamnées et prohibées comme étant selon le cas, téméraires, scandaleuses, malsonnantes, proches de l’hérésie, sentant l’hérésie, erronées, schismatiques et hérétiques.]

Pape Clément XI, Bulle Unigenitus Dei Filius (8 septembre 1713) Erreurs de Pasquier Quesnel, proposition n° 26 : « Il n’est pas donné de grâces, sinon par la foi. [Censure] : Nous déclarons, condamnons et réprouvons les propositions qui précèdent comme étant, selon le cas, fausses, captieuses, malsonnantes, offensantes aux oreilles pies, scandaleuses, pernicieuses, téméraires, injurieuses à l'Eglise et à ses usages, outrageantes, non seulement pour elle, mais pour les puissances séculières, séditieuses, impies, blasphématoires, suspectes d'hérésie, sentant l'hérésie, favorables aux hérétiques et aux hérésies, et même à un schisme, erronées, proches de l'hérésie, et souvent condamnées, enfin comme hérétiques et renouvelant diverses hérésies, principalement celles qui sont contenues dans les fameuses propositions de Jansénius, prises dans le sens dans lequel elles ont été condamnées. »

[4] Encyclique Humani Généris (12 Août 1950).

[5] Encyclique Divini Redemptoris (19 Mars 1937), § 15.

[6] Encyclique Providentissimum Deus (18 Novembre 1893).

[7] Partie II, Chapitre III, p. 62

[8] Somme Théologique, IIa IIae, Question 23, Article 1.

[9] Sermons du vénérable serviteur de Dieu, Tome I, IIIe Dimanche après l’Épiphanie, p. 197

[10] Pie XII dans l’histoire, de Mgr Roche, Éditions Robert Laffont (1972), p. 52-53

[11] Exode 21 ; 16 : « Que celui qui vole un homme et le vend, convaincu de ce crime, meurt de mort. »

Colossiens 4 ; 1 : « Maîtres, rendez à vos serviteurs ce qui est juste et équitable, sachant que vous aussi vous avez un maître dans le ciel. »

[12] Lettre Unum Est (Septembre 873).

[13] Encyclique Sicut Dudum (13 Janvier 1435).

[14] Lettre Veritas Ipsa (2 Juin 1537).

[15] Bulle Commissum Nobis (22 Avril 1639).

[16] Décret du Saint office (20 Mars 1686), Réponse approuvant les décisions des missionnaires capucins, Instruction n°230.

[17] Lettre apostolique Immensa Pastorum (20 Décembre 1741).

[18] Lettre au Roi Louis XVIII (20 Septembre 1814).

[19] Discours lors de la deuxième rencontre mondiale des mouvements populaires (9 Juillet 2015)

[20] Bulle sublimus Deus (9 Juin 1537) :

[21] Discours lors de la deuxième rencontre mondiale des mouvements populaires (9 Juillet 2015)

[22] Méditation à la maison Sainte-Marthe (13 Décembre 2016).

[23] Discours devant le clergé du diocèse de Rome à la balique Saint-Jean-de-Latran (7 Mars 2019) 

[24] Homélie du 23 Mai 2019 pour l’ouverture de Caritas Internationalis.

[25] Vicomte Walsh, Saint Louis et son siècle, p. 235 à 237.

[26] Explication du Sermon sur la montagne, Livre I, Chapitre XX.

[27] Somme Théologique IIa IIae, Question 64, Article 2 et 3.

[28] Saint Thomas d’Aquin, Chaine d’Or de l’Evangile selon Saint Matthieu, Chapitre XX.

[29] Lettre CLXXXIX au compte Boniface (418).

[30] Foucher de Chartres, Historia Hierosolymitana, dans Recueil des historiens des croisades, historiens occidentaux. Cité par M. Balard, A. Demurger, P. Guichard dans Pays d’Islam et monde latin Xe-XIIIe siècles. Hachette, Paris, 2000

[31] Saint Thomas d’Aquin, Chaine d’or sur l’Evangile selon Saint Matthieu, Chapitre XXV.

[32] Saint Thomas d’Aquin, Chaine d’or sur l’Evangile selon Saint Matthieu, Chapitre XXV.

[33] Encyclique Laudato Si’ (24 Mai 2015).

[34] Lettre Impieta Judaerum Perfida (9 Mai 1244).

[35] Bulle Si vera sunt (9 Juin 1239)

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